Le déjeuner sera fleuri pour Madame. Sur la commode une bouquetière d'Ancy-le-Franc est garnie de géranium sauvage et de spirée dans les tons vieux roses. Juste sous une toile XVIIIème siècle, "scène champêtre", le bouquet nous ramène au temps présent.
un oeuf "trompe l'oeil" en papier mâché réalisé par Mélanie Bourlon pour nous dire que tout est vanité. , apparence, artifice. Le déjeuner qui se prépare sera sitôt fait du passé...
Sur sa droite, Colette Béchet découvrira dans une vitrine bourguignonne, parmi les verres de Bohême, une poignée de "Ghislaine de Féligonde". Ce rosier musqué inventé en 1916 est furieusement romantique. Il est capturé et enfermé dans cette boîte comme s'il allait se conserver…. Instant saisi, instant figé… donnant l' impression d'être garder pour toujours, comme une saveur encrée dans le registre organoleptique de notre cerveau.
Sur la table, une rose du Danemark flotte dans un verre d'amitié. Tout un symbole !
Déjeûner simple , les chevaux ne peuvent pas être dételés car ensuite Colette et Céline sont attendus à la chapelle de l'Ermite d'Aillant-Sur-Tholon.
Dans un plat de Creil-Montereau, des oeufs pochés dans un vinaigre de rose accompagnés de carottes au cumin.
Sur la table de service, patientent sous la cloche, la vieille Mimolette, un Saint-Félicien et un chèvre de Cosne-sur-Loire gardés par un pain forestier du boulanger de la rue de Paris.
Là aussi dans un ancien vase à sangsue les roses " France de Mijolla ", et… au premier plan,
un dessert préparé à la dernière minute mais si rafraîchissant.
Cueillies à la fraîche ce matin, les framboises géantes sont servies avec une mousse de fromage blanc de Normandie sucré et battu accompagné de "cuillères".
Les framboises font écho à la bouquetière du début. La boucle est fermée. Les fruits comme les fleurs, l'oeuf en "trompe l'oeil" comme les oeufs pochés, nous indique que le temps ne fait que passer comme notre convive…